« Mais comment ça, une femme comme toi est célibataire ? »
Cette question, je l’ai entendue si souvent que je pourrais écrire un livre.
Toujours le même regard étonné, comme si mon célibat était un mystère à percer, un problème à corriger, une case mal cochée dans le grand tableau de la vie adulte.
À chaque fois, je souris poliment.
Mais intérieurement, j’ai envie de répondre : Et pourquoi pas ?
Pourquoi faudrait-il être en couple pour que la vie ait un sens ?
Pourquoi le bonheur devrait-il se mesurer à deux ?
Parce qu’à écouter certains, une femme seule à trente-huit ans, c’est forcément “un peu trop” de quelque chose.
Trop exigeante. Trop indépendante. Trop blessée. Trop occupée. Trop tout.
Comme si le simple fait d’exister sans attache était une anomalie à corriger.
Les conseils (non sollicités)
Quand tu es célibataire à presque 38 ans, tout le monde semble avoir un avis sur ta vie amoureuse.
Et on te dit :
-
« Arrête d’être si difficile. »
-
« Sois plus douce. »
-
« Moins toi. »
-
« Ne montre pas trop vite ce que tu ressens. »
-
« Intéresse-toi, mais pas trop, tu risquerais de l’effrayer. »
-
« Sois moins indépendante. »
-
« Mais surtout, ne deviens pas dépendante. »
-
« Reste toi-même, mais pas trop... »
-
« Prends ton temps… mais pas trop, parce que tic-toc, tic-toc, tu ne rajeunis pas. »
-
« Et surtout, ne sois pas trop entreprenante : ils n’aiment pas ça. »
Bref, un mode d’emploi impossible à suivre, un puzzle sans logique.
Tu écoutes et tu te dis que si tu appliquais tous ces “bons conseils”, il ne resterait plus grand-chose de toi.
La réalité derrière les apparences
La vérité, c’est qu’à la fin de la trentaine, tu as vécu assez de choses pour savoir ce que tu veux… et surtout ce que tu ne veux plus.
Tu as déjà aimé, tu as peut-être été blessée, trahie, déçue.
Tu as appris à te relever seule, à ne plus donner ton énertgie après quelqu'un qui n'est pas sur de toi, à reconnaître les ''red flags'' avant qu’ils ne te brûlent.
Tu connais ta valeur, tes limites, et ce que tu as à offrir dans une relation.
Et non, ce n’est pas de “l’exigence”, c’est de la lucidité.
Parce qu’entre “trouver quelqu’un” et “trouver quelqu’un qui te correspond vraiment”, il y a une énorme différence.
Être maman change tout
Quand tu as un ou plusieurs petits êtres à élever, à protéger, à inspirer, tes priorités changent.
Tu ne cherches plus quelqu’un pour combler un vide.
Tu veux du solide, de l’authentique, du respect, de la complicité.
Pas un énième jeu de rôle où chacun cache ses émotions pour ne pas “faire fuir”.
Pas de “je te ghoste trois jours pour voir si tu vas me courir après”.
Mon temps et mon énergie sont précieux.
L’indépendance n’est pas une menace
On me dit souvent : « Les gens ont peur des femmes indépendantes. »
Mais est-ce vraiment ça ?
Ou bien craignent-ils simplement de ne plus se sentir indispensables ?
Je n’ai pas besoin de quelqu’un pour payer mes factures, pour réparer une ampoule, ou pour valider mon existence.
Mais cela ne veut pas dire que je n’ai pas envie d’aimer, de partager, de construire quelque chose.
L’amour ,c’est un choix.
Je veux quelqu’un qui marche à mes côtés.
Ni devant, ni derrière.
Quelqu’un qui me regarde comme une égale, pas comme un projet à “apprivoiser”.
Quelqu’un qui voit ma force comme un atout, pas comme une menace.
Et si on arrêtait de culpabiliser les personnes seules ?
Oui, on peut être bien seule.
On peut être heureuse, épanouie, accomplie et avoir envie d’amour.
Les deux ne sont pas incompatibles.
Le bonheur ne se mesure pas à deux.
Et le couple n’est pas un trophée à décrocher avant quarante ans.
Je préfère être seule que mal accompagnée.
Je préfère attendre quelque chose de vrai plutôt que de me contenter de miettes émotionnelles, ces fameux “bread crumbs”.
Je préfère rester fidèle à moi-même, plutôt que de me perdre dans une relation bancale juste pour dire “je suis en couple”.
Je préfère prendre mon temps.
Le temps de connaître l’autre réellement.
Le temps de voir s’il y a plus que de l’attirance, plus qu’un besoin de ne pas être seul.
Le mot de la fin
Alors oui, je suis célibataire, maman, et dans ma fin de trentaine.
Et puis ?
Je ne suis ni “trop”, ni en guerre contre le temps.
Je vis, j’aime, j’élève, j’apprends, je ris.
Je me construis chaque jour un peu plus, sans attendre que quelqu’un vienne “compléter” mon histoire.
Et quand l’amour viendra, il me trouvera entière.
Pas “moins moi”.
Pas “plus douce”.
Juste moi, telle que je suis.
Ajouter un commentaire
Commentaires