Présente partout, absente de moi-même.

Publié le 15 juillet 2025 à 19:37

Ma solitude m’a appris que même entourée, je pouvais me sentir vide.

Pendant longtemps, j’ai cru que pour réussir ma vie, il fallait qu’elle soit riche en expériences. Remplie de rencontres, de projets, d’activités. Il était essentiel d’être entourée, d’avoir un cercle d’amis solide, une relation amoureuse stable et des plans chaque week-end. Si je me retrouvais seule un vendredi soir, je pensais que c’était un signe que quelque chose n’allait pas.

 

J’ai donc tout fait pour éviter ce vide, pour fuir la solitude. Je disais oui, même lorsque je n’avais ni l'énergie ni l'envie. Je m'entourais de personnes qui ne me correspondaient pas vraiment. Rester seule avec moi-même, face à mes pensées et mes besoins, était profondément inconfortable. C’est alors que j’ai expérimenté le vrai vide, et la solitude a pris une autre dimension.

 

Car oui, même en tant que maman, même entourée de bruit, de mouvement et d’amour quotidien, on peut ressentir une solitude terrible. C’est une solitude étrange, silencieuse, qui plane au-dessus de la vie quotidienne. Celle de ne pas avoir d’adulte avec qui partager les fardeaux, les rires, les décisions. Celle où l’on se rend compte que les gens sont présents quand tout va bien, mais beaucoup moins lorsque l'on s'arrête et que l'on s'effondre.

 

Dans ces moments-là, j’ai souvent eu cette pensée : est-ce que le problème vient de moi ? Ai-je fait quelque chose de mal ? Est-ce que je demande trop ? Mais en posant ces questions, j’en ai fini par en formuler d'autres, plus profondes. Des interrogations telles que : qu’est-ce que je veux vraiment ? De qui ai-je réellement besoin ? Et surtout : suis-je capable d’être bien avec moi-même ?

 

Car c’est là la vérité cruelle que la solitude m’a révélée : j’étais rarement à l’aise en ma propre compagnie. Je ne savais pas quoi faire de mes pensées sans distractions. J’ai compris que ce n’était pas la solitude qui faisait mal, mais tout ce qu’elle mettait en lumière : le manque d’estime, le besoin de reconnaissance, la peur d’être oubliée.

 

Ainsi, j’ai décidé de cesser de fuir. J’ai commencé à apprivoiser le silence. À vivre des moments sans téléphone, sans bruit de fond, sans présence extérieure. Au début, c’était inconfortable, comme être figée. Mais peu à peu, j’ai découvert que ce vide pouvait devenir un espace pour moi. Un lieu de recentrage, de reconstruction, de clarté.

 

Avec le temps, je deviens de plus en plus sélective. Ce n’est pas de l’arrogance, mais un respect pour moi-même. Je ne poursuis plus des amitiés à sens unique ni des situations qui m’obligent à me plier pour exister. Je ne cherche plus à « combler » quoi que ce soit. Je privilégie la qualité à la quantité, le calme à la compagnie forcée. Et surtout, je préfère être seule avec moi-même que mal accompagnée par les autres.

 

Aujourd’hui, je ne perçois plus la solitude comme un vide à remplir, mais comme un espace à investir. Un espace où je peux être pleinement moi, respirer, penser, me comprendre, danser, explorer ma créativité. Être authentiquement moi. Et parfois, oui, la solitude reste difficile. Certains jours (je l’admets, beaucoup récemment), j’éprouve le besoin d’un câlin, d’un appel spontané, d’un « je pense à toi ». Mais je ne la combats plus. Je l’écoute. Et surtout, je ne la laisse plus définir ma valeur.

 

Je ne suis plus en quête de remplir ma vie. Je suis en quête de l’honorer. Et cela commence par être bien, seule, avec moi-même.

 

Cybel xx

 

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